Je suis un héros
Les Chinois en Amérique
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Je suis un héros
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Début.
J'ai décidé d'être un héros, un vrai héros, qui n'a peur de rien, alors, depuis ce midi, je suis un vrai héros, qui n'a peur de rien, de plus rien, et je le prouve sur-le-champ : « Madame Michu, ma voisine... votre chien m'emmerde. »
Je lui saute dessus et lui tords le cou, au chien, pas à madame Michu, qui se perd en sirènes hurlantes : « Au secours, au secours ! » et tous les gens de la rue apparaissent au balcon : « Il a tué le chien de madame Michu, il a tué le chien de madame Michu, c'est fantastique, c'est le héros de la rue ! ». Madame Michu s'en va porter son chien à la boîte à ordures. Et puis elle file s'en racheter un.
Plus question d'aller au bureau, du coup, car la rue s'organise. « Ce sera la fête, aujourd'hui », et le fier monsieur Marchand me passe son téléphone portable : « Appelez votre patron, jeune homme, et expliquez-lui ! Le docteur Alfred vous fera un arrêt-maladie, vous serez en règle. » Et sitôt dit, sitôt fait ! Ne suis-je pas un héros ? Me voici dispensé de travail. C'est vraiment bath d'être un héros. Deux de mes voisines, que je n'ai jamais osé aborder, les soeurs Belhacem, qui ont de belles cuisses, m'accaparent aussitôt : « Viens donc, Siegfried, viens donc, ne crains rien (je ne crains plus rien, je suis un héros), tu ne dois pas voir les préparatifs, viens avec nous, tu seras notre héros. » Ah, mes amis, quelle ivresse ! C'est un vrai paradis oriental que leur demeure ! Me voici allongé et presque nu. Elles m'enduisent d'huile d'avocat et je ressemble à un hors-d'oeuvre. Puis elles m'aspergent d'eau de roses et je me prends pour une bite en fleurs. La tête me tourne et, déjà, l'une d'elles est assise sur moi et s'empale sans plus de façons. On se croirait dans une bande dessinée. Et, là, mes amis, j'ai joui, j'ai joui, comme un héros ! Dix fois, vingt fois ; et elle aussi ! Je vois ses seins blancs tressauter furieusement (ça craint un peu, le cliché, mais c'est vachement vrai). Ah, mes amis, quelle belle journée ! Elles jouissent de moi et de ma bandaison d'acier. Pine d'ours qu'on me nomme, que je dis, car je suis un héros désormais !
Toute la rue est là pour m'accueillir la partouze finie et c'est banquet. On boit à ma santé ! Oué ! Pauvre chien de madame Michu ! S'il savait !À quatre heures, ça allait bien, toutes ces histoires de banquet. Ma réputation de héros risquait d'en prendre un coup. Imaginez, un héros qui se la coule douce ? Je songe à mes futurs exploits et hauts faits glorieux ; et sans plus attendre car ma vie de héros vient juste de commencer. Le docteur Alfred a signé mon arrêt. Je suis malade au bureau et héros dans la vie. Je confie le papier à Zaïde et, pendant qu'elle file à la poste, je lutine un peu sa soeur, la mutine Alzira. Mais même les héros sont un jour lassés. Je n'en puis plus, n'ai plus envie, et la pauvrette non plus. L'entre-jambes lui brûle et puis le con aussi. Elle s'endort.
Que font les héros dans ces cas-là ? Ils partent. Où ? Mais, vers de nouvelles aventures, bien sûr ! Au coin de la rue, j'aide une vieille dame à traverser. Qui peut le plus peut le moins et je veux être un héros modeste.
- Modeste ? Mon cul ! (Ça, c'est une lectrice qui le dit).
Plus loin j'arrête l'autobus d'un signe de la main.
- Normal, t'es un héros, mon gars ! Plus fort que Superman, t'arrêtes un bus d'une main (c'est encore elle. Mais ça, c'est vrai, ce qu'elle dit).Il me conduit au centre de Paris. C'est que, justement, là, on a besoin de moi. La fille du banquier Goldbite vient d'être enlevée. Qu'à cela ne tienne, rétorqué-je ; qu'on me donne un objet lui appartenant et je la retrouverai ! Et c'est muni de la culotte qu'elle a oublié d'enfiler ce matin que je pars à sa recherche. Je suis Cherlocolmes.
Cela ne traîne pas. La culotte a du succès et tout le monde la reconnaît. « La fille est partie par ici, la fille a filé par là ! » Et je suis la piste qui me mène dans les sous-sols de la tour Eiffel. Là, je la retrouve attachée aux quatre coins d'un vérin hydraulique. La pauvrette est toute mouillée et sa robe légère souligne chaque rotondité de sa personne. Qu'elle est jolie la fille du banquier Goldbite !
- Ah ! mon sauveur, prends-moi ici !
Et je la nique sans autre forme de procès car je suis un héros. Mais il faut bien me dépêcher car les bandits vont revenir. C'est à regret que je lui tends sa culotte.
- Corinne (car elle s'appelle Corinne), remets-la, je te prie.
Mais elle ne veut pas.
- Pour toi, mon héros, je serai toujours cul nu.
Allons bon. Et nous voilà partis, Corinne sur mon épaule, les fesses à l'air, et lorsque je traverse l'esplanade en cet équipage, les touristes admirent le joli con de la minette.
Je la rends à son père qui se morfondait dans son grand bureau. Je pris d'assaut l'escalier d'honneur, si hardi que les vigiles ne purent esquiver un geste et lorsque je fus passé, ils virent bien que mon chargement était la fille du patron. Je la posai sur un bout de la longue table de conférence de son papa et la poussai fermement vers l'autre bout, là où se tenait son banquier de père. Elle glissa sans bruit laissant une traînée de bave humide. Vous ai-je dit que c'était une baiseuse hors pair ? Je donnai la culotte à son père et m'aperçus que je m'exprimais depuis trois minutes au passé simple. Un effet du grand bureau, sans doute.
- Mon ami, dit le papa, vous êtes un héros, mais pour que votre action soit complète, il faudrait retrouver les ravisseurs.
- Rien de plus simple, gardez votre fille au frais, je cours à leur rencontre.
- Il vaut mieux, dit la lectrice, car elle est bigrement chaude, la p'tite Corinne.
Goldbite se fit livrer une caisse de glace pilée et assit sa fille dessus avec interdiction de se lever. Ainsi, le cul au frais, elle pouvait attendre sans trop de tourments mon retour prochain.
...
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